Présentation du Comité consultatif autochtone

Le Comité consultatif autochtone (CCA) est indépendant du CMC sur les questions liées à l’appropriation culturelle et à l’utilisation abusive des chansons, des récits et de la culture autochtones. Le CCA est constitué d’un groupe de personnes autochtones originaires de partout au Canada possédant un large éventail d’expertises en musique, conservation, muséologie, performance et rapatriement. Son mandat est de fournir des recommandations au CMC afin de remédier de manière appropriée aux cas d’utilisation abusive dans les compositions et ce, de façon continue et au cas par cas. Ce travail est rendu possible grâce au financement du Conseil des arts du Canada et de Patrimoine canadien pour soutenir la réflexion sur ces questions dans le cadre d’une politique à grande échelle.

L’une des grandes priorités du CMC est de travailler avec les dirigeants autochtones « pour examiner et rechercher des solutions à l’utilisation des chansons et de récits autochtones dans les œuvres de composition canadienne passées, présentes et futures; [afin d’établir] des protocoles pour les compositrices, les compositeurs et les interprètes lors de la composition et de l’interprétation d’œuvres influencées ou basées sur des matériaux autochtones » (Objectif n° 1, Plan stratégique 2019-2024 courant). Ayant fait partie de la cause de la blessure, le CMC doit maintenant faire partie de la guérison et de la solution, et prendre le leadership dans la guérison.

En tant que groupe indépendant, le CCA conseille le CMC mais n’est pas un comité formel du CMC. Le CCA se trouve à un point préliminaire d’un projet beaucoup plus long.

« L’histoire de la composition classique canadienne est une histoire coloniale. Depuis la Confédération, les compositrices et compositeurs ont puisé dans les chansons, les récits et la richesse culturelle des peuples autochtones dans le cadre d’un élan nationaliste expansif visant à définir une musique canadienne authentique » (extrait de la section Contexte du mandat du CCA). De 1885 à 1950, l’interdiction du Potlach a interdit aux communautés autochtones d’interpréter des chansons et d’organiser des cérémonies. Peu de temps après, les compositrices et compositeurs ont été encouragés à rechercher un « soi-disant son authentique canadien ». Encouragés par le gouvernement, les gens ont été poussés à l’assimilation et au vol de matériel. Il y a eu détournement, mais il y a aussi eu anéantissement de la langue et de la culture.

Le Centre de musique canadienne a été fondé en 1959. Il a été créé dans le contexte de politiques étatiques violentes ciblant les communautés autochtones, notamment l’interdiction du Potlatch, la rafle des années 60 et les pensionnats autochtones. Ces politiques ne font pas partie d’un chapitre sombre qui s’est achevé et appartient au passé car l’injustice et la violence contre les peuples autochtones se poursuivent encore aujourd’hui : disparition et meurtre de femmes autochtones, incarcération (disproportionnée) des Autochtones, suppression du financement des programmes d’enseignement dirigés par des Autochtones, et bien d’autres formes de violence systémique bien documentées.

Le CMC s’engage à respecter l’équité, la diversité, l’inclusion et la décolonisation dans sa structure de gouvernance et ses activités. Le Comité pour la responsabilité du changement a été créé en 2020.

Nous vous encourageons à vous familiariser avec les  94 appels à l’action l’action publiés en 2015 dans le cadre du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation.

 

Comité consultatif autochtone

La raison d’être

La raison d’être du Comité consultatif autochtone (CCA) est de superviser le travail de réparation concernant l’utilisation abusive des chants autochtones et la représentation erronée des cultures/peuples autochtones dans les compositions des compositrices et des compositeurs agréés du Centre de musique canadienne (CMC). Le CCA a une compréhension de la réparation qui s’appuie sur des modèles qui placent les Autochtones au cœur du processus, sont spécifiques à la communauté et se concentrent sur le travail de réparation lié aux infractions commises contre les droits des Autochtones.

Le comité émettra des avis concernant les protocoles, les procédures et la consultation des communautés autochtones dont la musique a été appropriée et/ou utilisée à mauvais escient. Le CCA, soutenu par le CMC mais sans aucun lien de dépendance avec lui, se réunira au cours de la prochaine année pour examiner la vaste collection de compositions qui touche aux peuples, à l’histoire et à la culture autochtones, et à partir de ce travail, proposer des moyens de remédier aux diverses représentations erronées et appropriations présentes dans la collection. Le comité travaillera également avec le CMC à déterminer des moyens d’aborder le contexte plus large des représentations erronées avec les compositrices et les compositeurs du CMC en fournissant des conseils sur les offres d’informations et d’ateliers qui devront être mises en place s pour les compositrices et les compositeurs par le biais de modèles plus que nécessaires pour toutes formes de collaboration centrées sur les Autochtones. À la discrétion du Comité ses membres pourront également identifier des œuvres de compositrices et compositeurs non représentés par le CMC à l’intention du CCA.

En tant que groupe d’artistes, de compositrices et compositeurs, de musiciennes et musiciens, d’universitaires, et de curatrices et curateurs autochtones, nous nous efforcerons de soutenir la mise en valeur et une plus grande autonomie en gardant à l’esprit que, comme les membres du comité consultatif, nous représentons de nombreuses approches différentes de la réparation et du redressement et ce, sur la base de nos différents protocoles et valeurs culturelles.

Portée des travaux

Financés par le Conseil des arts du Canada et le ministère du Patrimoine canadien, les travaux entrepris par le CCA joueront un rôle clé dans le lancement des efforts de réparation menés par les Autochtones. Cela impliquera un examen prolongé de plusieurs centaines d’œuvres de la collection du CMC afin d’évaluer les différents types d’utilisation abusive. Il existe un large éventail d’utilisations abusives, allant des compositions qui imitent les musiques autochtones aux histoires indument simplifiées ayant servi de base pour des pièces, en passant par l’appropriation de la langue, des noms de lieux et de personnes, ou encore l’utilisation non autorisée de chants cérémoniels qui enfreignent le protocole culturel et portent atteinte aux droits. Chaque nation autochtone a défini des droits spécifiques et uniques à leur nation. Qu’il s’agisse de droits héréditaires, de droits culturels ou d’autres d’ordres juridiques, le CCA fera appel aux détentrices et détenteurs de savoirs issus de différentes communautés afin de respecter les systèmes de droits autochtones spécifiques dans le traitement des infractions. En plus de partager ses conclusions et recommandations avec le Conseil des arts du Canada et le ministère du Patrimoine canadien, le CCA diffusera également ces informations dans des rapports publics semestriels.

Composition du Comité consultatif autochtone

(biographies disponibles en fin de document)

Membres autochtones du comité (votant)
Dylan Robinson (Stó:lō/Skwah), président
Marion Newman (Kwagiulth/Stó:lō), présidente
T. Patrick Carrabré (Métis)
Nika Collison (Haïda)
Robin Gray (Ts’msyen / Cri Mikisew)
Melody McKiver (Anishinaabe)
Jessica McMann (Cri)
Taqralik Partridge (Inuk)
Olivia Shortt (Anishinaabe)
Jason Young (Métis-Cri, coordonnateur des activités de rayonnement avec les Autochtones)

Membres de soutien, (non-votant)
Jeremy Strachan, gestionnaire de projet et secrétaire
Clare Pellerin, chargée de liaison avec le CMC

Le CCA s’appuie sur un large éventail d’expertises notamment celles de compositrices et compositeurs (les compositrices et compositeurs agréés du CMC Carrabré, McKiver, McMann, Young), de musiciennes et musiciens/chanteuses et chanteurs/interprètes (Shortt, Newman, McKiver, McMann, Partridge), d’universitaires (Gray, Robinson), d’expertes et d’experts en rapatriement (Collison, Gray, Robinson) et en curation d’art/festival (Robinson, Partridge, Carrabré, Newman, Shortt). Nombre de membres de notre comité travaillent dans les domaines de la pratique culturelle, de la performance musicale et de la recherche universitaire. En plus de des membres du comité, nous ferons appel à des spécialistes issus de communautés autochtones spécifiques lorsque la musique analysée impliquera un chant utilisé par une communauté particulière ou représentera une communauté particulière.

Contexte

L’histoire de la composition classique canadienne est une histoire coloniale. Depuis la Confédération, des compositrices et compositeurs ont puisé dans les chant, les histoires et la richesse culturelle des peuples autochtones dans le cadre d’un vaste élan nationaliste visant à définir une musique canadienne authentique : Ernest Gagnon, dont la composition de 1858 Stadaconé : Danse sauvage pour piano a été parmi les premières à utiliser « certains aspects stylistiques de la musique autochtone » écrivit ensuite que les compositrices et compositeurs devraient « rechercher ces sources » afin de « jeter les bases d’un langage musical » au Canada. Au milieu du XXe siècle, d’importantes archives enregistrées de la culture orale – recueillies alors que le Canada appliquait ses politiques les plus répressives et génocidaires à l’égard des Premières nations – ont été activement promues auprès des compositrices et compositeurs colonisateurs investis dans la création d’une expression musicale nationale à l’approche du centenaire du Canada. Les compositrices et compositeurs, encouragés à « écrire canadien », ont bénéficié d’une abondance d’enregistrements et de transcriptions publiées par le personnel des musées (Marius Barbeau, James Teit) et par les ethnomusicologues, qui leur ont par la suite fourni un accès sans précédent aux mélodies, aux chants et aux histoires recueillies sous la contrainte et parfois sans le consentement approprié. De la même manière que les terres traditionnelles, les cours d’eau et la culture matérielle autochtones ont été confisqués dans le cadre du colonialisme canadien, les peuples autochtones ont été séparés des biens culturels intangibles contenus dans leurs chants et leurs histoires par le biais de la collecte ethnographique.

Le Centre de musique canadienne est un organisme qui vise à soutenir et à faire la promotion des compositrices et des compositeurs canadiens. Une partie de ce travail implique la mise en circulation de partitions musicales. La bibliothèque du CMC abrite plus de 26 000 partitions de 1125 compositrices et compositeurs et compte 12 000 enregistrements d’archives disponibles en ligne. Toutes ces œuvres et tous ces enregistrements sont librement accessibles au public. À l’heure actuelle, la bibliothèque du CMC comporte plus de deux cents œuvres de compositrices et compositeurs canadiens non autochtones et colons, ainsi que les enregistrements d’archives qui leur sont associés, qui touchent à l’histoire et à la culture autochtones ou utilisent des histoires et des langues autochtones. Bon nombre de ces œuvres s’approprient, adaptent et citent également des chansons autochtones. Compte tenu de la rareté des représentations de ces œuvres, les représentations erronées et les appropriations sont jusqu’à présent restées largement hors de vue (ou hors d’écoute) des communautés, des familles et des individus autochtones dont les chansons ont été appropriées.

Biographies des membres du CCA

Le Dr. Dylan Robinson est un artiste, conservateur et écrivain xwélmexw (Stó:lō/Skwah). Il est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les arts autochtones à l’Université Queen’s. À l’automne 2022, il occupera le poste de professeur agrégé à l’École de musique de l’Université de la Colombie-Britannique. Les recherches du Dr Robinson ont porté sur l’appropriation de la chanson autochtone dans la musique classique, l’enregistrement ethnographique et le rapatriement des chansons autochtones. En 2017, il a dirigé un projet pluriannuel en collaboration avec la Compagnie d’opéra canadienne, le Centre national des Arts et le gouvernement Nisga’a Lisims afin d’aborder l’appropriation du limx-oo’y (chanson funèbre) d’un Nisga dans l’opéra Louis Riel de Harry Somers et Mavor Moore. Son livre, Hungry Listening: Resonant Theory for Indigenous Sound Studies (University Minnesota Press, 2020), examine les pratiques d’écoute autochtones et coloniales. Hungry Listening a reçu des prix, notamment celui du meilleur premier livre décerné par la Native American and Indigenous Studies Association, le Labriola Center American Indian National Book Award et le Royal Musical Association/Cambridge University Press Monograph Prize.

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La mezzo-soprano Kwagiulth et Stó:lō Marion Newman (elle/elle), a également un héritage de colonisateurs anglais, irlandais et écossais. Elle « chante avec un timbre riche et opulent, et sa prestation vibre avec les multiples significations de sa double existence. » (Opera News) Ses rôles incluent notamment Rosina, Carmen, ainsi que la Dre Wilson dans Missing. Elle a aussi été nominée pour un prix Dora dans le rôle-titre de Shanawdithit. Marion est membre du Comité consultatif autochtone de l’Orchestre symphonique de Regina, siège au sein du comité consultatif du Centre de musique canadienne de la Colombie-Britannique, ainsi qu’au sein de celui de l’Association pour l’opéra au Canada et fait partie du Cercle des artistes autochtones de la Compagnie d’opéra canadienne. Marion s’efforce toujours de répondre aux attentes de ses collègues talentueux et respectés qui continuent de lui donner l’occasion de partager sa voix en tant que conférencière, enseignante, animatrice, dramaturge et cofondatrice d’Amplified Opera. Marion est l’animatrice de Saturday Afternoon at the Opera sur la radio de la CBC, où elle espère continuer à faire connaître ses collègues canadiens.

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T. Patrick Carrabré est un compositeur métis qui vit à Vancouver. La construction de l’identité et l’engagement communautaire sont des thèmes de longue haleine dans ses compositions, ses programmes de concerts et de radio, et ses activités administratives. Ses œuvres les plus connues incluent Inuit Games, pour katajjak (chanteurs gutturaux) et orchestre, qui a été une œuvre recommandée à la Tribune internationale des compositeurs (2003), Sonata No. 1, The Penitent, pour violon et piano, et From the Dark Reaches, qui ont été nominées pour des prix JUNO, et A Hammer For Your Thoughts… qui a remporté un Prix de la musique de l’Ouest canadien (meilleure composition classique). Ses oeuvres récentes incluent Snewíyalh tl’a Staḵw (Teachings of the Water), écrite en collaboration avec le Chœur de femmes Elektra et Orpheus (1), écrite en collaboration avec la pianiste Megumi Masaki – les deux seront publiées en version numérique au cours de la saison 2021-2022.

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Jisgang Nika Collison appartient au clan Kaay’ahl Laanas de la Nation Haida. Elle est directrice générale et conservatrice principale du Haida Gwaii Museum à Kay Llnagaay et travaille dans le domaine des arts, de la culture et du patrimoine depuis plus de 20 ans. Profondément engagée dans la réconciliation, Nika est une négociatrice principale pour les initiatives de rapatriement des Haïdas, poursuivant la réparation et les relations avec les musées traditionnels et avec d’autres institutions à l’échelle mondiale. Collison siège actuellement au conseil d’administration du Royal BC Museum ainsi qu’au sein de son comité consultatif et de défense des droits des Autochtones, à la table consultative sur la restauration du Northwest Coast Hall de l’American Museum of Natural History et au Conseil de réconciliation de l’Association des musées canadiens.

Nika consulte, publie et donne des conférences à l’échelle internationale. Ses publications récentes incluent The Indigenous Repatriation Handbook (Royal BC Museum, 2019) et Athlii Gwaii: Upholding Haida Law at Lyell Island (Council of the Haida Nation, 2018). Collison est récipiendaire du prix Michael M. Ames pour l’anthropologie muséale innovante décerné par le AAA Council for Museums Anthropology pour son travail dans le domaine du rapatriement et de la recherche universitaire autochtone et a été nommée comme l’une des 10 meilleures professionnelles de la culture pour 2017 par la BC Museums Association. Collison est une chanteuse traditionnelle qui dirige le groupe de danse cérémonielle haïda, Hltaaxuulang Guud Ad K’aajuu, depuis plus de 20 ans. Elle est une spécialiste de longue date de tout ce qui concerne les Haïdas et détient un diplôme en gestion financière de l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique.

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La Dr. Robin R.R. Gray (docteure, Université du Massachusetts Amherst, 2015) est crie Ts’msyen et Mikisew, et professeure adjointe de sociologie à l’Université de Toronto Mississauga. Avant de rejoindre la faculté, la Dre Gray a occupé une bourse postdoctorale de 2 ans du président de l’Université de Californie au département d’histoire de l’Université de Californie à Santa Cruz. Ses recherches portent principalement sur la politique autochtone dans les contextes coloniaux tels que le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. En tant qu’anthropologue socioculturelle et chercheuse universitaire en études autochtones, la Dre Gray utilise des méthodologies ethnographiques, communautaires, autochtones et intersectionnelles critiques dans l’étude et la présentation des connaissances, du pouvoir, de la culture et de la société. Les projets de recherche actuels de la Dre Gray portent sur le rapatriement des chansons Ts’msyen des archives et sur les questions fondamentales liées à la préservation, à la gestion, à la propriété, à l’accès et au contrôle du patrimoine culturel autochtone. Elle travaille actuellement sur un manuscrit de livre intitulé, Indigenous Repatriation: Law, Property and Nationhood. Elle y analyse diverses formes de rapatriement autochtone afin d’interroger la dynamique du pouvoir colonial engendrée par la transformation du patrimoine culturel autochtone en propriété de personnes, d’États et d’institutions sans lien avec leur communauté d’origine. Sur le plan théorique, le livre confronte de manière nécessaire les sites contestés des archives, des musées, du droit, des pratiques de collecte ethnographique, de l’appropriation culturelle, de la mémoire collective, des questions de propriété intellectuelle et des droits autochtones, tout en perturbant les discours totalisants sur l’autochtonie, la nation, la propriété et le patrimoine, y compris le concept de rapatriement lui-même.

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Compositeur(trice) et altiste anishinaabe, Melody McKiver (iel/elleui) « change notre façon de voir l’alto » (CBC). Loué(e) pour son « univers sonore unique et captivant » (Exclaim), Melody est un(e) interprète solo fascinante actuellement basé(e) à Brandon (Manitoba), Traité n° 2, où iel est professeur(e) adjoint(e) de composition musicale à l’École de musique de l’Université de Brandon. Son travail intègre l’électronique à la musique classique occidentale pour façonner un nouveau genre de compositions anishinaabe. Melody participe régulièrement aux rassemblements de musique classique autochtone du Centre des arts de Banff. Iel est récipiendaire 2020 du prix Robert Fleming, décerné chaque année par le Conseil des arts du Canada à une jeune compositrice ou à un jeune compositeur canadien au talent exceptionnel. Melody est titulaire d’une maîtrise en ethnomusicologie de l’Université Memorial et d’un baccalauréat en musique de l’Université York. Lorsqu’iel ne travaille pas dans le domaine de la musique, Melody est passionné(e) par l’apprentissage de l’anishinaabemowin, le cyclisme, le canoë, les plantes médicinales anishinaabe et la souveraineté alimentaire.

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Jessica McMann est une artiste multidisciplinaire crie (Première nation de Cowessess, SK) basée en Alberta. Elle entremêle la terre, l’identité autochtone, l’histoire et la langue dans sa pratique de la danse, de la création musicale et de la performance. Flûtiste de formation classique, elle détient un baccalauréat en musique de l’Université de Calgary et une maîtrise en arts contemporains de l’Université Simon Fraser. Son travail fusionne le langage et la danse traditionnels avec ses propres expériences contemporaines en tant que femme autochtone et personne bispirituelle. Jessica réside actuellement à Cochrane, en Alberta, où elle travaille pour la ville de Calgary en tant que conservatrice de l’art autochtone. Elle est également cofondatrice et codirectrice de Wild Mint Arts, une compagnie d’art autochtone.

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Taqralik Partridge (Inuk) est une écrivaine, poètesse de la création parlée et conservatrice originaire de Kuujjuaq, NU. Elle est directrice du Nordic Lab, une branche de la Galerie SAW Gallery à Ottawa, en Ontario, qui accueille des résidences, des expositions, des ateliers, des tables rondes, des performances et des projets hors site qui visent à faire progresser l’expression artistique autochtone contemporaine au Canada et à l’étranger en réunissant des artistes autochtones et non autochtones du Nord et du Sud du Canada, ainsi que d’autres nations circumpolaires.

Les écrits de Partridge portent à la fois sur la vie dans les centres urbains du Nord et du Sud, ainsi que sur les expériences des Inuits. Elle intègre également le chant guttural dans ses performances en direct. Son travail de performance a été présenté sur CBC radio one et ses écrits ont été reproduits dans des traductions en suédois et en français. Elle a fait des tournées avec l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano et avec Les productions Troublemakers sous la direction du compositeur de la Cinémathèque québécoise Gabriel Thibaudeau. Sa nouvelle Igloolik, publiée dans le magazine Maisonneuve, a remporté le premier prix du Concours québécois d’écriture 2010 et a été publiée en suédois et en français.

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(Iel/elleui : Anishinaabe, Première Nation de Nipissing) Olivia Shortt est un(e) artiste de la scène transdisciplinaire basé(e) à Tkarón:to. Iel est multi-instrumentiste, vocaliste, bruiteur(euse), improvisateur(trice), compositeur(trice), concepteur(trice) sonore, conservateur(trice), administrateur(trice) et producteur(trice). Olivia a fait ses débuts en Australie en 2017 en interprétant de nouvelles œuvres canadiennes et australiennes pour saxophone et Ondes Martenot à Melbourne avec le claviériste Jacob Abela. Iel a fait ses débuts au Lincoln Center en 2018 à New York en interprétant A Wave and Waves de Michael Pisaro avec l’International Contemporary Ensemble. Olivia a fait ses débuts au cinéma, jouant la comédie et jouant du saxophone, dans le film Guest of Honour du célèbre cinéaste Atom Egoyan en 2019; et iel a enregistré un album avec son duo Stéréoscope, qui comporte la composition Fragments Noirs two kilometres underground in the SnoLAB de Robert Lemay (un laboratoire souterrain spécialisé dans la physique des Neutrinos et de la matière noire dans le nord de l’Ontario, au Canada). Son propre travail de performance, d’art et de narration a été présenté au festival Weesageechak des arts de la scène de Native Earth, au festival e-Volver du théâtre Upintheair, au Paprika Festival et au Vector Festival.

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Jason Young est un compositeur cri-métis du nord de l’Ontario. Il détient un baccalauréat en musique (avec distinction) de l’Université Carleton et une maîtrise en composition de l’Université d’Ottawa. En tant candidat au doctorat de l’Université de Calgary spécialisé en composition, il a été à la fois assistant diplômé et chargé de cours. Il travaille actuellement en tant que conseiller autochtone pour le comité d’équité, de diversité, d’inclusion et de décolonisation de l’Université de Calgary ainsi que pour le Comité consultatif autochtone et le Comité de responsabilité pour le changement du Centre de musique canadienne. En 2019, il a reçu la bourse de doctorat du CRSH pour ses recherches sur la culture autochtone qui englobent des aspects de la narration, des cérémonies et des chansons cries comme source d’inspiration pour un nouveau travail créatif. L’orientation culturelle de ses études est celle de son héritage ancestral cri Mushkegowuk (Moose). J. Alex Young estime que pour refléter une unité musicale entre son héritage autochtone cri et son héritage occidental, une unité entre le soi, la communauté, la terre et l’esprit doit être maintenue; ainsi ses compositions sont souvent des explorations sonores et narratives qui combinent son lien personnel avec la maison, la famille, l’histoire et la spiritualité.