Donald Alan Freeman Heard est décédé le 24 juillet 2022 après une longue maladie. Il a passé les derniers jours de sa vie à l’Hospice Saint-Joseph de Sarnia, en Ontario, avec son épouse Anne Wilson à ses côtés.

Alan Heard est né le 7 février 1942 à Halifax. Il a été élevé à Montréal, où il a commencé sa formation musicale. Il a débuté par des leçons de violon vers l’âge de neuf ans au Conservatoire de McGill avec D’Arcy Shea, qui était alors premier violon de l’Orchestre symphonique de Montréal. À sa sortie de l’école secondaire Westhill, Alan Heard a reçu le trophée de l’école pour la musique et la médaille du lieutenant-gouverneur du Québec.

Alan Heard a ensuite poursuivi ses études à la faculté de musique de l’Université McGill, où il est arrivé précocement en 1958, à l’âge de 16 ans. Il y a reçu des cours de composition d’Istvan Anhalt, ainsi que des cours particuliers d’Anhalt au cours de sa dernière année. Alan tenait Anhalt en très haute estime et a été profondément influencé par lui. « Il serait difficile d’exagérer l’influence qu’Istvan a eue sur ma vie professionnelle, en particulier dans le domaine de l’enseignement. Même après plus de quarante ans, lorsque je suis confronté à un problème technique délicat avec un élève, je me demande ce qu’aurait fait Istvan ».

Après avoir obtenu un baccalauréat en musique en 1962, Alan Heard a décroché une bourse d’études à l’Université de Princeton, où il a obtenu en 1964 sa maîtrise sous la supervision de Roger Sessions et d’Earl Kim. Une bourse du Conseil des arts du Canada lui a ensuite permis d’étudier avec Boris Blacher à la Hochschule für Musik de Berlin. Il a enseigné de 1967 à 1971 à l’Université McGill, puis au Collège Kirkland de Clinton, dans l’État de New York, avant de se joindre à la faculté de musique de l’Université de Western Ontario en 1976 en tant que professeur de théorie et de composition. Il a d’ailleurs présidé cette faculté pendant quelques années.

Dans ses premières compositions, Alan Heard a utilisé des techniques sérielles et des procédures aléatoires, mais, en 1977, il a commencé à écrire de manière tonale, comme en témoigne sa Sinfonia nello Stile Antico. Parmi ses œuvres antérieures, Voices (1969), une mise en musique de poésie japonaise pour soprano et cinq instruments, jouée et enregistrée par la SMCQ, a été l’œuvre canadienne inscrite au concours de la SIMC de 1972. Pour sa part, Prelude a été commandée par la SRC et créée par le Quatuor à cordes Orford. Exception notable à l’orientation tonale de ses œuvres après 1977, l’Étude symphonique pour petit orchestre (1989) est basée sur une séquence de six tons en accord manipulée avec des techniques sérielles.

En 1980, l’organiste et ancien doyen de la Faculté de musique de l’UWO, Hugh McLean, a observé que « Heard a embrassé un néo-romantisme presque mahlérien, mais avec une prédilection pour le contrepoint que ne partage pas le symphoniste ». Le catalogue d’Allan Heard comprend de nombreuses œuvres pour petits ensembles, dont Timai (une commande des New Music Concerts de 1973 qui reprend des citations directes des Kindertotenlieder de Mahler), un Concerto Grosso commandé par les Woodstock Strings, ainsi que la Symphonie no 2, composée pour l’Orchestre de chambre du Manitoba.

La dernière œuvre qu’il a achevée est un concerto en cinq mouvements pour contrebasse et orchestre, écrit pour Benjamin Heard, contrebassiste professionnel et petit-fils de Kenneth, le frère d’Alan.